Vous aimeriez aider quelqu’un à arrêter de fumer

Ce souhait est tout à fait compréhensible. Vous craignez pour la santé de cette personne et aussi peut-être pour votre propre santé . Vous êtes aussi peut-être incommodé(e) par les odeurs de tabac, irrité(e) par les dépenses que cela représente, énervé(e) par la place que cette cigarette prend dans votre quotidien (sorties du resto pour aller fumer, courses de dernière minute pour acheter un paquet,…).

Bref, vous vous préoccupez de cette personne et souhaitez l’aider. Cela peut même dépasser la préoccupation, et vous pouvez ressentir une véritable souffrance. Il se peut que vous vous sentiez frustré(e) et parfois même très en colère, que vous ne compreniez pas ce comportement qui entraîne tant de maladies, qui coûte si cher,….

Pour en parler avec la personne de votre entourage qui fume, il est important de mieux comprendre ce qu’elle vit.

Comprendre la dépendance au tabac : un premier pas vers l’autre

La consommation de tabac entraîne une dépendance à la nicotine présente dans la fumée du tabac. A cause de cette dépendance, arrêter de fumer n’est pas une décision facile à prendre. Cela peut prendre un certain temps avant que sa décision murisse. Mais, quand il /elle sera prêt(e) à arrêter de fumer, votre proche aura certainement besoin de savoir qu’il/elle peut compter sur une aide.

Comment évoquer l’arrêt tabagique avec votre proche fumeur ?

Généralement, quand on lui parle de sa consommation, la réaction d’une personne qui fume est négative, elle est sur la défensive. Elle peut ressentir la discussion comme une atteinte à sa liberté. 

Par contre, les remarques d’un enfant ont souvent un effet motivant,  tout comme l’intervention d’un médecin. Beaucoup de fumeurs décident d’ailleurs d’arrêter suite à l’annonce d’une maladie par leur médecin. Mais ce serait dommage d’attendre que la maladie se déclare pour arrêter de fumer…

Conseils

Vous l’aurez compris, il n’est pas toujours facile pour une personne qui fume d’accepter des remarques d’un adulte. Alors, pour que les choses se passent au mieux, voici des petits conseils :

  • Minimiser la difficulté de l’arrêt décourage la personne. Ne lui dites pas «  C’est facile, y’a qu’à faire comme ci ou comme ça », mais reconnaissez ses difficultés par des phrases telles que « Je peux comprendre que tu ressentes ça comme pas si facile », « En effet, ça doit être perturbant de changer tes habitudes». Plus votre attitude sera ouverte et acceptante, plus la personne se sentira aidée.
     
  • Si elle se sent en confiance avec vous, il se peut que la personne qui fume ouvre la discussion au sujet du tabac. Elle vous dit par exemple « Je pense que je devrais arrêter de fumer mais c’est difficile », « Mon médecin m’a dit que je devrais arrêter de fumer », ou « Je suis de plus en plus essoufflé(e) »,…. 

Que lui répondre ? Soyez attentif à ces ouvertures de discussion et montrez-lui que vous trouvez très positive cette idée d’arrêter de fumer. Dites-lui que vous êtes disponible pour l’aider, et que de l’aide existe. Si vous êtes un ex-fumeur, expliquez-lui que vous vous sentez mieux depuis votre arrêt. Bref, soyez à l’écoute.

Voici quelques exemples de phrases que vous pouvez utiliser : « Je suis si content(e) que tu penses à arrêter de fumer », « Quelle bonne idée, as-tu déjà choisi une date d’arrêt ? », « Je sais qu’arrêter n’est pas facile mais je suis certain que tu peux y arriver », « Tu n’es pas obligé(e) de faire ça seul(e) ; de l’aide existe, par exemple des tabacologues », « Pour ma part, arrêter de fumer a été très positif ».

Mais ne lui imposez pas votre propre méthode d’arrêt car chaque personne est différente, chaque profil de fumeur est spécifique. Ce qui a été utile pour vous ne l’est pas nécessairement pour une autre personne.

  • La personne n’en parle pas spontanément. Comment initier une discussion ? Nous vous conseillons de formuler une question plutôt qu’une affirmation : « Penserais-tu à arrêter de fumer un jour ? » sera mieux accepté que « Tu devrais arrêter de fumer ». Evitez de critiquer, harceler, juger, exiger, réprimander, ou comparer à d’autres personnes. Parlez plutôt de vos ressentis. Parlez en votre nom, avec des « je » et pas des « tu ». Dites : « Je suis préoccupé(e) pour ta santé » plutôt que : « Si tu continues comme ça, tu auras des ennuis de santé ».

    On illustre cela en disant : « Le « TU » tue ».

    Voici quelques exemples de phrases qui permettent de démarrer une conversation : « J’ai entendu à la radio que le tabac va augmenter, ça devient cher, qu’en penses-tu ? » « J’ai entendu parler des maladies liées au tabac. Ca fait me peur », « Qu’est ce qui t’empêcherait, en fait, d’arrêter de fumer ? »…
     

  • Encouragez la personne en lui disant que vous la croyez capable d’y arriver et que vous en seriez heureux/se car vous vous préoccupez d’elle.
     
  • Informez-la des possibilités d’aides extérieures, par exemple le numéro de Tabacstop, les centres d’aide aux fumeurs… et laissez-la y réfléchir.
     
  • Néanmoins, respectez  la décision du fumeur. L’arrêt du tabac est une décision personnelle. C’est donc la décision de la personne et non la vôtre. Si elle ne souhaite pas arrêter ou si elle postpose son arrêt, vous pouvez la laisser prendre le temps de réflexion nécessaire.
     
  • Cependant, ne vous oubliez pas : respecter son choix ne veut pas dire subir sa fumée. La fumée passive est dangereuse pour votre santé. Demandez gentiment à votre proche d’aller fumer dehors. Ce sera d’ailleurs bénéfique pour sa santé également car il/elle ne  sera déjà plus exposé(e) à cette fumée passive très nocive pour lui/elle également. Et ce sera peut-être un premier pas vers une décision d’arrêt.