Tabagisme et cancer : quel lien ?

Le tabac est la principale cause évitable de cancer. Si personne ne fumait, cela permettrait d'éviter un cancer sur trois. L'abandon du tabac est le meilleur moyen pour éviter d’augmenter votre risque de cancer. Il faut ajouter à cela les autres bénéfices pour la santé, même si vous arrêtez de fumer à un âge relativement avancé.

Voici les différents cancers pour lesquels le tabac joue un rôle connu :

Poumon

Le tabac est le grand responsable du cancer du poumon. Il est à l'origine de près de neuf cas sur dix.  Les femmes semblent encore plus sensibles à la toxicité du tabac et développent déjà un cancer du poumon après une exposition moins importante à la cigarette que les hommes.

La fumée du tabac altère et irrite les cellules des bronches, qui ne peuvent plus éliminer le mucus normalement produit. Rapidement, la toux devient le seul recours pour éliminer des poumons le mucus et les particules provenant de la fumée de tabac. Au fil du temps, l'irritation continuelle va transformer profondément les cellules de la paroi des bronches, avec un risque de développement d’un cancer.

Le cancer du poumon est rare chez les non-fumeurs. Moins d’1 % des non-fumeurs décèdent d’un cancer du poumon. Le tabagisme passif, cependant, favorise également le cancer du poumon. Aussi conseille-t-on aux non-fumeurs d'éviter au maximum d'inhaler la fumée de cigarette dans l’air ambiant.

Un dépistage du cancer du poumon existe, mais n’est conseillé que dans des critères particuliers. L’objectif du dépistage est de détecter rapidement un cancer existant, mais il ne fait pas baisser votre risque de développer un cancer du poumon (alors que l’arrêt du tabac bien).

En savoir plus sur le dépistage du cancer du poumon.

Tête et cou (bouche, sinus, gorge, larynx, œsophage…)

Le tabac constitue un facteur de risque très important de ces cancers. Le tabac et l’alcool renforcent mutuellement leurs effets nocifs.

Peau

Les fumeurs développent plus de kératoses (épaississements de la couche cornée de la peau), qui peuvent évoluer en cancers de la peau. 

Vessie

Le tabagisme est le principal facteur de risque du cancer de la vessie. Il serait responsable de 30 à 40 % des cancers de la vessie.

Rein

Le fumeur court 1,5 fois plus de risque de développer un cancer du rein que le non-fumeur.

Col de l'utérus et vulve

Les papillomavirus humains (HPV) sont les principaux responsables des cancers de l’utérus et de la vulve. Une infection chronique par HPV peut entraîner des anomalies dans les cellules, qui peuvent à leur tour dégénérer en cancer. La plupart du temps, l’organisme élimine ces cellules avant le développement d’un cancer.

Le tabac affectant le système immunitaire, le corps a plus de mal à se débarrasser de ces cellules anormales qui risquent de dégénérer en cancer. Dans la pratique, on constate donc que les cancers du col de l'utérus et de la vulve sont plus fréquents chez les fumeuses que chez les non-fumeuses.

Sein

Il est probable que le tabagisme actif et passif augmente le risque de cancer du sein chez les femmes. Ces résultats sont toutefois encore à confirmer par d’autres recherches.

Par contre, on peut affirmer avec certitude que, pendant les traitements contre le cancer, les fumeuses ressentent plus fortement les effets secondaires de la radiothérapie que les non-fumeuses.

Mésothéliome

Il s’agit d’une forme  de cancer de la plèvre (membrane enveloppant les poumons) qui évolue rapidement et envahit la région superficielle du poumon. Parfois, un mésothéliome peut également se développer au niveau du péricarde (membrane qui entoure le cœur) ou du péritoine (qui recouvre l’abdomen).

Le mésothélime de la plèvre est surtout dû à l'amiante, mais si celle-ci est combinée au tabac, le risque est considérablement multiplié.

Cancer de l’estomac et du foie

La recherche scientifique a montré que le tabac accroît le risque de cancer de l’estomac et du foie.

Leucémie myéloïde aiguë

La leucémie est un « cancer du sang ». Le tabac est en cause dans un cas de leucémie myéloïde aiguë sur cinq. Les substances cancérigènes de la fumée du tabac aboutissent dans la circulation sanguine, où elles provoquent des dommages.

Pancréas

Les facteurs de risque du cancer du pancréas sont assez mal connus. Le tabac est probablement le principal d'entre eux, les fumeurs étant deux fois plus souvent atteints que les non-fumeurs.

Gros intestin (ou cancer colorectal)

Il est probable que le tabagisme actif et passif augmente le risque de cancer du gros intestin. Mais ceci doit encore être confirmé par des études plus approfondies.

Tabagisme passif

Le tabagisme passif (c’est-à-dire le fait de respirer la fumée de cigarette dans l’air ambiant) augmente également le risque de tous les cancers cités ci-dessus, bien que dans une plus faible mesure que le fait de fumer.

En savoir plus sur le tabagisme passif

Arrêter de fumer après un diagnostic de cancer a encore du sens

Contrairement à ce que l’on pense souvent, il n'est jamais trop tard pour arrêter de fumer, même quand on a un cancer. On l’a vu pour le cancer du sein, le tabac peut intensifier les effets secondaires de la radiothérapie contre le cancer. Une patiente qui arrête de fumer supportera donc mieux les traitements.

Mais ce n’est pas tout : un patient qui laisse tomber la cigarette aura plus de chances de survivre à son cancer du poumon notamment. C’est ce qu’a montré une étude sur le sujet en 2010 : les patients atteints d'un cancer du poumon diagnostiqué à un stade précoce doubleraient leurs chances de survie en arrêtant de fumer, par comparaison avec ceux qui continuent à fumer.

Vous souhaitez en savoir plus sur les cancers, la prévention et les traitements ? Rendez-vous sur le site de la Fondation contre le Cancer.