Témoignage

Jacques François

L'instructeur commandait la position de repos et enchaînait "fumez" !
Motivation
À l'internat, chez les "grands", on pouvait fumer le mercredi après-midi et le samedi dans la salle de lecture. J'ai donc fumé dès 14 ans. Les professeurs fumaient. Les chefs scouts fumaient. Mon père fumait. Donc c'était normal. Or j'avais les poumons fragiles. Mes premiers efforts physiques au service militaire ont donc été pénibles. Mais lors des exercices de drill, l'instructeur commandait la position de repos et enchaînait "fumez !". Fumer était toujours normal. Devenu officier, j'ai reçu le commandement d'un service avec mission de sauver une situation déficitaire. Un mois plus tard, mon adjoint, fumeur, fut hospitalisé pour infarctus. Son successeur, fumeur, n'a pas tenu beaucoup plus longtemps. J'ai donc dit au suivant : "Après vous, il n'y a plus personne. Or, vous fumez encore plus que les deux précédents : deux paquets de 25 par jour. Il faut réduire. Je vous propose de le faire ensemble : réduisons chacun d'un paquet." Il a accepté. Et il est resté en service. Quant à moi, qui ne fumais que deux paquets par semaine ... c'était simple : je suis forcément devenu abstinent. J'ai vite senti une amélioration de mes performances lors des épreuves d'endurance. Plusieurs années plus tard, vivant en célibataire, je consacrais mes soirées à des travaux de conception nécessitant concentration et donc tranquillité. Pour me détendre avant d'aller dormir, je passais au bar du mess. Un collègue m'offrit un cigarillo. Que je trouvai bon. Je pris donc l'habitude du cigarillo du soir. La récompense. Puis, lors de manœuvres, par précaution je me munis d'une boîte. Après une nuit passée sur le terrain, j'allumai à l'aube le dernier cigarillo de ma boîte de 50. J'avais mal à la tête malgré le grand air, mal à l'estomac, la poitrine dans un étau. J'ai donc réalisé que j'étais esclave et ai décidé : STOP, FOR THE REST OF MY LIFE ! Je suis parti en vacances en Angleterre, où il n'y avait ni Gauloises ni Saint-Michel vertes. J'en suis revenu sevré, et surtout : LIBÉRÉ !
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