Faut-il arrêter de fumer avant une opération ?

Une étude* montre que le fait d’arrêter de fumer réduit les complications après une opération et stimule la cicatrisation des plaies.
 
Après une opération, le corps humain met tout en œuvre pour cicatriser et combattre les infections éventuelles, un processus qui augmente les besoins en oxygène et nutriments. Or la nicotine et le monoxyde de carbone dans les cigarettes peuvent diminuer les niveaux d'oxygène dans le corps, augmentant le risque de complications post-opératoires. 

Quels risques si l’on est fumeur au moment de l’opération ?

Ces résultats confirment ceux d’autres études qui ont mis en lumière les effets néfastes du tabagisme dans le cadre d’une intervention chirurgicale :
  • Complications pulmonaires : elles peuvent être mineures (encombrement bronchique, infections...) mais aussi majeures (maladie pulmonaire, détresse respiratoire aigüe, décès).
  • Complications  cardiovasculaires (risque accru d’infarctus, d’AVC,…).
  • Complications infectieuses : à cause des effets de la nicotine et du monoxyde de carbone, le tabac altère la cicatrisation des tissus. Vous pouvez donc souffrir de complications de cicatrisation, de risque de lâchage des sutures, de risque de retard de consolidation osseuse... 
  • Le tabagisme influence également le système immunitaire, et donc le risque d’infections.
  • Les patients qui cessent de fumer seraient aussi moins susceptibles de subir des complications liées à l'anesthésie.

Combien de temps avant l’opération ?

Il est souhaitable d’arrêter le tabac le plus tôt possible avant une intervention. De nouveaux résultats d’étude révèlent que les fumeurs qui arrêtent de fumer au moins 4 semaines avant l'opération chirurgicale ont un risque de complication plus faible.

Arrêter juste avant l’opération, est-ce quand-même utile ?

Un arrêt « en dernière minute », même 12 à 48 heures avant l’opération, est également bénéfique dans une moindre mesure. Il permet tout de même une baisse du monoxyde de carbone circulant, donc une meilleure oxygénation.
 
Cependant, arrêter de fumer à une date trop proche de celle de l’intervention peut aussi augmenter le risque de toux et d’expectorations.
 
Pour certains scientifiques, il est préférable de ne pas recourir à la varénicline (CHAMPIX) ou le bupropion (ZYBAN) 2 à 3 semaines avant l’opération, car ce délai est trop court pour gérer l’apparition d’éventuels effets secondaires. D’autant plus que ces effets indésirables risquent précisément de se produire après 10 à 15 jours de traitement, donc pendant la période opératoire.

Se donner le temps d’arrêter de fumer ?

Vous devez subir une chirurgie mineure ou non-urgente et vous êtes fumeur ? Il pourrait être intéressant d’envisager un report de l’opération afin de vous laisser le temps d’arrêter de fumer. Cette décision doit, bien entendu, être prise en concertation avec votre chirurgien. 

Rester en arrêt après l’opération

L’arrêt du tabac est aussi important après l’opération, et ce au moins jusqu’à la fin de la cicatrisation de la peau (3 semaines après l’intervention) et éventuellement de la consolidation osseuse (3 mois après l’intervention).

Un bon moment pour en finir avec la cigarette ?

De manière générale, une intervention chirurgicale est un bon moment pour arrêter de fumer. En effet, l’opération est la plupart du temps planifiée à l’avance, ce qui vous permet de vous préparer à votre arrêt tabagique.
 
Si vous êtes dans ce cas, contactez dès maintenant nos tabacologues pour planifier votre arrêt tabagique et recevoir un soutien. De plus, si vous réussissez à vous abstenir avant et après l’opération, vous serez en bonne voie pour arrêter totalement.