Le dépistage du cancer du poumon est-il vraiment utile ?

Plus de 8 000 nouveaux cas de cancer du poumon sont enregistrés chaque année en Belgique. Malheureusement, ce cancer est très difficile à soigner et entraîne de nombreux décès (environ 6 500 par an) parce qu’il est le plus souvent diagnostiqué tard.

Cancer du poumon et tabac

Les fumeurs ont un risque de cancer du poumon bien plus élevé que les personnes qui ne fument pas, et environ 80-90% des cancers du poumon sont causés par le tabac. Une étude montre par ailleurs que le risque de cancer du poumon diminue déjà fortement 5 ans après l’arrêt du tabac. La solution semble donc simple : arrêter de fumer pour prévenir l’apparition de ce cancer.

Dépister le cancer du poumon ?

Mais en pratique, arrêter de fumer n’est pas si simple. Le tabac et la nicotine qu’il contient entraînent une forte dépendance et il faut parfois du temps avant de parvenir à arrêter de fumer. C’est pourquoi les chercheurs se sont intéressés, il y a déjà plusieurs années, au dépistage pour découvrir le cancer plus rapidement et mieux le guérir. On ne prévient pas l’apparition du cancer, mais le dépistage permet un meilleur traitement.

Actuellement, le dépistage n’est pas recommandé pour l’ensemble des Belges, entre autres parce que, pour de nombreuses personnes, les inconvénients seront plus importants que les avantages. Il ne s’adresse donc qu’à certaines personnes.

Comment dépister le cancer du poumon ? Notamment :

Avant : une radiographie du thorax

C’est la méthode à laquelle on pense le plus souvent, mais en fait elle n’est pas (ou plus) utilisée car on n’a jamais pu prouver qu’elle permet de réduire le nombre de décès dus au cancer du poumon.

Maintenant : un scanner « à faible dose »

Jusqu’à présent, un scanner à faible dose réalisé chaque année est le seul moyen de dépistage qui permette d’éviter 1 décès sur 5 par cancer du poumon (selon l’étude National Lung Screening Trial).
Mais il a un inconvénient : il montre souvent une anomalie dont on se rend compte par la suite qu’elle n’est pas un cancer.  Pour le savoir, il faut réaliser une biopsie ou même une opération, sans compter le stress occasionné.

Il est conseillé aux personnes qui remplissent ces conditions :

  • avoir entre 55 et 74 ans (certaines instances américaines l’étendent à 80 ans)
  • être fumeur ou avoir arrêté dans les 15 ans
  • cumuler 30 « paquets-années », c’est-à-dire : 1 paquet par jour pendant 30 ans OU 2 paquets par jour pendant 15 ans OU 3 paquets par jour pendant 10 ans
  • être en bonne santé (entre autre parce que le traitement du cancer du poumon nécessite une opération)

En Belgique, ce dépistage est loin d’être systématisé. Si vous pensez être dans les conditions pour bénéficier de ce dépistage, parlez-en avec votre médecin.

Une prise de sang

Une récente découverte du Centre international de Rechercher sur le Cancer (CIRC) permettrait, au moyen d’une prise de sang, de mieux cibler les personnes qui auraient de grands bénéfices à effectuer ce dépistage. Cette découverte doit encore être traduite en application pratique.

Il vaut mieux prévenir que guérir

Vous envisagez le dépistage ? N’oubliez pas qu’arrêter de fumer est et restera la meilleure méthode de faire baisser votre risque de cancer du poumon.

Tabacstop est là pour vous aider à arrêter de fumer. Appelez gratuitement le 0800 111 00.

Retrouvez plus d’information sur le cancer du poumon sur le site de la Fondation contre le Cancer.

Sources :